Le Team Arkema
Après la mise à l’eau d'Arkema en septembre 2020, le nouveau trimaran s’est lancé dans le programme de courses ambitieux de la saison 2021, avec en ligne de mire la fameuse Transat Jacques Vabre, pour porter haut et fort les couleurs et valeurs de notre Groupe.
L’esprit d’équipe qui anime ce partenariat se retrouve notamment dans la transmission des savoirs et des compétences pour accompagner les générations futures. En témoigne le passage de relais opéré par le skipper, coach et entrepreneur Lalou Roucayrol à Quentin Vlamynck en binôme depuis 2010.
Envie, détermination, simplicité, esprit d'équipe, passion…, engagé à la barre de son Ocean Fifty, Quentin est prêt pour une nouvelle saison de course au large.
Les membres du Team
Quentin Vlamynck : le skipper d'Arkema
Méfiez-vous de l’eau qui dort !
Cheveux de paille, allure décontractée, visage doux, Quentin Vlamynck peut difficilement tricher sur son âge, lui, le plus jeune skipper de l’histoire de la Classe Ocean Fifty. Mais lorsqu’il plante ses yeux azur dans les vôtres, on y lit une sacrée détermination. Posez une question, il réfléchit d’abord et ne récite pas de longs discours comme tant de jeunes sportifs biberonnés à la communication. Humble, affable et direct, tel est Quentin : « Certains skippers sont certainement meilleurs que moi, mais je suis super polyvalent. Même si j’ai encore beaucoup à apprendre, je me sens prêt... Et puis, je suis heureux d’être là où je suis ! »
On le serait à moins puisque le nouvel Ocean Fifty qui a été son quotidien pendant deux ans a enfin touché l’eau fin 2020, au pied du récent chantier Lalou Multi au Verdon-sur-Mer. Quentin a pris son envol, à la barre du plan Neyhousser, l'un des dernier Ocean Fifty d’une classe en plein renouvellement.
La transmission, un élément central du parcours de Quentin
De l’eau a coulé depuis les premières navigations familiales sur le lac de Biscarosse (33) en Surprise ou en Requin. Le jeune régatier étudiant les matériaux composites au Lycée de la mer de Gujan-Mestras rencontre le navigateur et entrepreneur Lalou Roucayrol venu y faire une conférence en septembre 2010. Dix ans plus tard, le binôme fonctionne toujours et au sein du team, le passage de relais sonne comme une évidence. Car entre-temps, Quentin a mérité ses galons, acquis un par un au fil d’une histoire qui n’était pas écrite à l’avance. D’abord équipier du Ocean Fifty ex-Arkema 1, il est ensuite pilote du prototype expérimental Arkema 3 construit en résine Elium®, avec une belle sixième place à la Mini Transat 2017. À son retour, il demande à être promu boat captain du trimaran ex-Arkema 1. « En dix ans, je n’ai fait que du Mini et de l'Ocean Fifty, mais je connais ça par cœur ! » dit l’intéressé qui « aime le large et sait se surpasser quand c’est difficile ».
Sang-froid, envie, détermination, voilà les qualificatifs que citent systématiquement à son sujet ses copains du chantier où il s’investit et met à profit ses connaissances sur les matériaux composites. Ça tombe bien car un Ocean Fifty en solitaire, c’est encore à ce jour ce qui se fait de plus engagé en course au large. Bonne route et bon vent, Quentin !
2022
- 1er du Pro Sailing Tour
- 4e de la Drheam Cup
- 2e de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe
2021
- 2e du Pro Sailing Tour
- 7e de la Transat Jacques Vabre (en duo avec Lalou Roucayrol)
2019
- Désigné skipper de l'Ocean Fifty Arkema, et suit la construction du bateau.
- Record du tour de Gran Canaria (avec Lalou Roucayrol)
2018
- Devient boat captain du Ocean Fifty Arkema 1. Il en assure la gestion technique, l’entretien et la relation avec les fournisseurs.
- Navigue aux côtés de Lalou Roucayrol lors des convoyages et des entraînements en « faux solo ».
2017
- 6e place de la Mini Transat à la barre du Mini 6.50 Arkema 3.
2016
- Suit la construction du prototype Mini 6.50 Arkema 3, dont il s'apprête à prendre la barre.
2014
- Première saison de course en solitaire en catégorie Mini 6.50.
2012
- Intègre Lalou Multi en contrat d'apprentissage.
- Suit la construction de l'Ocean Fifty Arkema 1.
Lalou Roucayrol est bien plus qu’un navigateur de renom. Spécialiste de la course au large en multicoques, c’est un régatier hors pair qui étonne par son humanité et sa simplicité. Enfant du Médoc, la mer est son terrain de jeu et de réussite. Lalou a su se construire, depuis 30 ans, un des plus jolis palmarès de la planète multicoque. Depuis ses débuts, le skipper est resté le même : engagé dans le développement de ses bateaux, tout en gardant une certaine forme de simplicité.
Lalou est aussi un entrepreneur qui a réussi à conjuguer sa passion pour la technique et la performance avec son amour de la mer. La structure Lalou Multi qu’il a mise en place collabore avec une vingtaine de personnes engagées dans la réussite collective du projet. Sa précieuse expérience le rend également expert dans les matériaux pour le nautisme. Ainsi, Lalou collabore étroitement avec le pôle R&D du groupe Arkema pour la mise en place de technologies innovantes sur le trimaran Arkema.
Mais Lalou Multi va bien au-delà de la simple performance sportive. La voile est un concentré de savoir-faire et de passion que Lalou s’est fait un devoir de transmettre à la jeune génération, notamment à Quentin Vlamynck. Ce rôle de coach, Lalou le prend particulièrement à cœur, en épaulant Quentin dans ses entraînements et participations aux diverses courses de la classe.
Sur l'Ocean Fifty Arkema
2021
- 7e de la Transat Jacques Vabre (en duo avec Quentin Vlamynck)
2019
- Record du tour de Gran Canaria (avec Quentin Vlamynck)
Sur l'Ocean Fifty Arkema 1
2018
- 1er du Grand Prix Valdys
- 2e de la Drheam Cup
- 2e du Grand Prix de l’École Navale
- 1er du Grand Prix Guyader
- Abandon Route du Rhum - Destination Guadeloupe
2017
- 1er de la Transat Jacques Vabre
- 3e du Trophée Prince de Bretagne
- 3e de l'ArMen Race
- 2e du Grand Prix Guyader
2016
- 1er du Trophée Prince de Bretagne
- 1er de la Drheam Cup
- 1er de la Transat Québec – Saint-Malo
- 2e de The Transat Bakerly
2015
- 3e de la Transat Jacques Vabre
- 2e du Trophée Prince de Bretagne
- 2e du Grand Prix Las Palmas de Gran Canaria
- 2e de l’ArMen Race
2014
- 2e de la Route du Rhum
2013
- 1er de la Route des Princes
D'autres membres du Team
Découvrez les portraits de quelques autres membres du Team Arkema Sailing,, fortement impliqués sur la construction du trimaran Arkema.
Équipier de longue date
La transmission, inscrite au cœur des valeurs de Lalou Multi, comme de celle de son partenaire Arkema, s’illustre dans les évolutions professionnelles de ses salariés. À l’exemple de celle de Raphaël Lutard, intégré dans l’écurie dès 2015.
« Je suivais la même formation que Quentin au Lycée de la mer de Gujan-Mestras mais nous nous connaissions depuis de nombreuses années et régations ensemble ! J’ai démarré en alternance chez Lalou Multi. Au fil des années, Lalou Roucayrol en particulier m’a montré toutes les facettes des métiers liés aux projets sportifs en course au large. »
D’abord engagé sur la construction du Mini 6.50 Arkema 3, Raphaël devient ensuite équipier de Quentin et l’accompagne dans la préparation de sa ‘bête de course’ au départ de la Mini Transat-La Boulangère 2017. « C’était très formateur de découvrir un prototype si innovant mais aussi complexe. En parallèle, je travaillais sur l'Ocean Fifty de Lalou Roucayrol et embarquais en tant qu’équipier sur les différents trophées et Grands-Prix. C’était une chance inouïe de vivre tout cela à peine âgé de 20 ans. »
Le large en solitaire
À l’issue de la Mini Transat 2017, l’écurie Lalou Multi lui propose de remplacer Quentin à la barre du prototype, promu quant à lui boat captain de l'Ocean Fifty de Lalou. « Ce fut un sacré défi à relever. Cela m’a permis de beaucoup apprendre sur la gestion de son propre projet : chantier, choix techniques, préparation, budget … J’ai également connu des coups-durs, des blessures, qui m’ont permis de me forger peu à peu l’étoffe d’un marin. »
Après deux saisons clôturées par une belle 12e place sur la Mini Transat-La Boulangère 2019, Raphaël a depuis été embauché sur la construction du nouveau Ocean Fifty Arkema. « Je continue ma formation et engrange encore de l’expérience » explique-t-il. « Je poursuis mon évolution professionnelle chez Lalou Multi. » Une évolution qui, à y regarder de plus près, suit les mêmes courbes que celles d’un certain Quentin Vlamynck…
Au défi d’Arkema
Disposant déjà d’une expérience sur la construction du Mini 6.50, Raphaël a donc rejoint l’équipe de construction d'Arkema.
Dès son arrivée dans le chantier, Raphaël a pris les choses en main, notamment au niveau administratif en réalisant les procès-verbaux des réunions de chantier ou encore en établissant les plannings chaque semaine. « Nous nous sommes tous beaucoup investis dans ce beau projet et Quentin dispose désormais d’un incroyable trimaran ! » conclut le préposé au poste de boat captain de ce nouvel Ocean Fifty.
L'Anglais « volant »
Héritier d’une longue tradition familiale, Justin est tombé dans la construction navale quand il était petit. Sur les bancs du lycée de Falmouth (Cornouailles), il apprend le tracé des carènes, la formation des bordés en bois comme sept générations de Dobson avant lui. Et il se passionne rapidement pour le composite : « C’est la liberté ! Tu peux réaliser n’importe quelle forme, la faire évoluer. C’est léger, solide. J’ai passé ma vie à travailler ça ! » s’enthousiasme le britannique de 47 ans qui débarque dans le Médoc en 2002 avec son épouse.
Quand il ne réalise pas le mobilier de leur maison d’hôtes en composite, Justin exerce ses talents en indépendant, un peu partout en Europe, pour construire des bateaux de course. En 2007, il travaille sur le premier trimaran de Lalou Roucayrol et garde le contact. Lorsque le projet Arkema est lancé, Lalou Multi cherche à étoffer son équipe avec un spécialiste du pré-imprégné et rappelle Justin. « J’ai rejoint le team en février 2019 et je me suis occupé de la mise en place du nouvel atelier. J’ai formé les opérateurs et on a démarré l'Ocean Fifty en pré-imprégné dans de bonnes conditions. En parallèle, Lalou m’a demandé un étude complète sur la résine Elium®. »
Cette résine thermoplastique recyclable est développée par le groupe Arkema. Mise en œuvre avec succès sur le prototype ‘laboratoire’ Mini 6.50 Arkema 3, ce matériau Elium® est utilisée sur le nouvel Ocean Fifty pour tous les carénages de bras de liaison, le roof et certaines pièces périphériques. Justin explique : « Un des atouts d’Elium®, c’est qu’à l’impact, tu n’as pas de délaminage, juste des déformations. Sur un multicoque, c’est très intéressant, notamment pour les carénages de bras soumis aux fortes contraintes dans la mer formée ».
C’est donc une deuxième page qui s’ouvre en course au large pour cette résine thermoplastique révolutionnaire. Justin l’aborde avec passion mais sans concession : « L’expérience Mini a permis de révéler les exigences de la mise en œuvre qui était parfois aléatoire. Alors, avant de débuter le chantier du nouveau trimaran, j’ai réalisé une série de pièces avec une démarche systématique pour les faire tester dans un laboratoire spécialisé et obtenir une véritable base de données. » Les pièces sont scannées pour évaluer leur niveau de porosité, on mesure également leur raideur, et enfin, viennent les tests destructifs. « Une fois détruites, les pièces sont broyées en granulés qui repartent dans le cycle de fabrication de la résine. C’est quand même fabuleux ! J'aime et respecte la nature, et je crois qu'aujourd’hui, le constructeur de bateau passionné par son environnement doit changer sa manière de faire. Avec la résine Elium®, on tient plus qu’une piste. Et j’ai envie d’aller au bout ! »
L'homme pivot
Son bureau en mezzanine surplombe le chantier. Sur son grand écran, il zoome et dé-zoome les plans d’Arkema et, à quelques mètres en dessous, les dessins deviennent réalité. Passeur, traducteur, planificateur... Nicolas Coudrais est à 27 ans le responsable du Bureau des méthodes dans le cadre d’Arkema. « Mon job, c’est traduire les plans de l’architecte en mode chantier. Romaric Neyhousser a la particularité d’inscrire toutes les infos sur un seul plan A0. C’est ultra-complet mais très technique à déchiffrer et, dans l’atelier, les opérateurs ont besoin de détails. Mon travail consiste à rendre les plans opérationnels, à les scinder par phases de réalisation successives. »
Natif d’Angers où il a pratiqué la régate en Moth Europe sur tous les lacs alentours, Nicolas a longtemps rêvé de devenir lui-même skipper. Classe préparatoire, école d’ingénieur puis troisième cycle en architecture navale à l’ENSA de Nantes... Tout le parcours de l’élève Coudrais s’échafaude avec en tête l’idée d’intégrer un jour un team de course au large. Repéré par un de ses enseignants qui travaille chez le cabinet d’architectes Bañulsdesign , il fait ses armes dans le team Sodebo en 2017 puis répond à l’annonce de Lalou Multi qui cherche un responsable de Bureau d’études pour son nouvel Ocean Fifty. « J’ai rencontré Lalou et Fabienne Roucayrol avec Quentin Vlamynck fin juin 2018. Je sortais de mon expérience Sodebo, j’avais réalisé mon projet de fin d’études d’archi sur un Ocean Fifty et acquis un peu d’expérience dans la construction des moules lors de mes stages dans l’industrie nautique. À 25 ans évidemment, je n’avais jamais été responsable d’un bureau des méthodes mais je cochais pas mal de cases ! Et ce qui m’a plu côté Lalou Multi, c’est qu’ils voulaient explorer de nouvelles pistes, qu’ils cherchaient à innover. »
La première année dans le Médoc consiste à préparer la construction des moules et du nouveau chantier. Arkema est un projet global : 1 chantier + 1 bateau. « En septembre 2019, lorsqu’on a installé les moules dans le nouvel atelier qui sortait juste de terre, je me suis dit : on y est ! » La découverte des formes d’Arkema ne surprend pas Nicolas qui connaît bien la jauge Ocean Fifty. « Les bateaux sont déjà très aboutis sur le plan hydro. Romaric a concentré ses efforts sur la structure en X et les aspects aérodynamiques. Tout ce qui a pu permettre de réduire les traînées et améliorer le rendement du plan de voilure a été exploré. On était tous très motivés pour mettre à l’eau et pouvoir ensuite étalonner la plateforme lors des premières navigations. »
Installé en couple dans le Médoc, il voit son rôle dans la durée : « Une bonne confiance s’est installée. Avec Quentin aussi, on a exactement le même âge, on se comprend bien et, en deux ans de chantier, il est devenu bien plus qu’un collègue de travail ! »
L'as du composite
Gilles Breton a été de toutes les aventures médocaines de Lalou Roucayrol. Natif de Macau entre Bordeaux et Pauillac, il croise la route du skipper en 1985. Gilles apprécie le sens marin et la ténacité de Lalou qui prépare alors sa Mini-Transat pour enchaîner ensuite sur le prao Funambule. Lalou trouve en Gilles un préparateur enthousiaste et polyvalent. « J’ai été formé à l’école des mousses de la Marine Marchande de La Rochelle. J’ai même été le plus jeune embarqué à l’époque, pour une virée au Canada à 13 ans et demi ! Dans la marchande, on apprenait aussi bien l’électricité que la mécanique ou l’électronique. Et lorsque tu n’avais pas les ressources sous la main, il fallait les inventer », explique celui qui a supervisé la construction du trimaran Arkema au sein de l’écurie Lalou Multi.
Gilles s’initie dans les années 90 au composite, d’abord dans le spatial puis pour l’industrie nautique. Et s’invente une vie de chantier qui l’amène dans de nombreux pays, notamment en Afrique du Nord où il réalise plusieurs catamarans en composite.