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La mise au point de vêtements professionnels connectés permet de répondre aux problématiques de santé et de sécurité pour améliorer la qualité de vie au travail.

Les vêtements connectés s’imposent de plus en plus. De nombreux sportifs les ont par exemple adoptés pour suivre en temps réel certains paramètres vitaux comme le rythme cardiaque, détecter des signes de déshydratation, indiquer les calories brûlées, etc. Ces vêtements intelligents peuvent aussi communiquer des informations corporelles pour mesurer objectivement la difficulté liée à une tâche de travail grâce au recueil de données de posture. C’est l’expérience testée avec succès à l’usine de Serquigny à travers le projet EPIC (équipement de protection individuelle connecté).

Le vêtement qui « encourage » les bonnes postures

Comment ça marche ? Des accéléromètres sont intégrés dans les vêtements de travail Arkema au niveau des bras et du dos. Ces capteurs enregistrent le déroulement des gestes durant l’activité. Les données sont transmises par connexion sans fil à un ordinateur central pour être analysées. S’y ajoute un dispositif vidéo permettant de corréler les images filmées aux mouvements détectés par les capteurs.


 


« Cela permet d’avoir une mesure objective quantitative des amplitudes ou des positions adoptées durant l’activité. Le but est d’analyser les postes de travail pour observer si les gestes sont réalisés avec la bonne physiologie de travail, autrement-dit de veiller à ce qu’ils ne se fassent pas mal. Un sujet qui nous préoccupe d’autant plus que les manutentions sont importantes sur un site comme celui de Serquigny. L’intérêt de l’outil est également de permettre à ceux qui reviennent de blessure, professionnelle ou non, de réintégrer leur poste dans les meilleures conditions en prévoyant le cas échéant des aménagements de postes pour diminuer la pénibilité », précise Jean-Pierre Zana, l’ergonome chargé d’apporter son expertise en physiologie humaine musculaire et articulaire lors de la mise au point du système développé en collaboration avec la société Altran.

Prévenir les blessures et faciliter le retour à l’emploi

La mise en place du dispositif a été largement concertée et bornée. Concernant la confidentialité des données, outre les mesures de cyber-sécurité prises, il importe d’ailleurs de souligner que celles-ci sont recueillies et analysées exclusivement par le référent en ergonomie du site.

Sur un sujet pareil, on touche à l’inimité de la tâche de travail. Il faut écouter, être dans la pédagogie et avancer dans un cadre très clair. Il ne s’agit en aucune façon de mesurer la performance. Les EPI connectés sont là uniquement pour permettre à chacun de voir, quelle que soit sa morphologie, comment il réalise son activité, de déterminer s’il travaille avec les meilleures positions ergonomiques possibles et lui indiquer les gestes justes. On est bien dans l’évaluation des facteurs d’exposition aux risques. C’est clairement un outil de prévention basé sur le recueil de données objectives bien plus précises.

L’atout numérique

Le recours à la technologie numérique a permis la réalisation de ce projet. C’est un outil mûr, devenu fiable, simple à utiliser, que tout le monde peut aisément interpréter. Le port de vêtements connectés aura notamment permis de promouvoir les gestes sûrs, de valider ou non un système d’aide à la manutention. Ou encore à des préparateurs de commande de revoir leur organisation du travail, voire de mesurer qu’un système d’ouverture et de fermeture de vannes mieux adapté permettait de diminuer les contraintes articulaires.

Des évolutions sont encore envisageables

« On pourrait imaginer, comme l’indique en conclusion Jean-Pierre Zana, un système de vibreur s’activant quand la personne adopte une posture qui n’est pas bonne pour lui. On peut aussi imaginer que les capteurs de mouvement couplés à la géolocalisation puissent alerter au cas où un collaborateur qui travaille seul sur un poste assez isolé subirait un malaise. »

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