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Acide aminé essentiel à l’assimilation des nutriments par les animaux, la méthionine est un puissant levier d’efficacité pour l’élevage fermier ou industriel, où elle est donnée en complément alimentaire. Sur le site de Kerteh en Malaisie), CheilJedang, partenaire d’Arkema, en produit grâce à un procédé industriel unique au monde, utilisant un dérivé soufré fourni par Arkema, le méthyl mercaptan, et des matières premières biosourcées. Économe en énergie, ce procédé synthétise la forme la plus « utile », la L-méthionine.

0,1 à 0,2 % de méthionine dans l’alimentation d’un poulet d’élevage suffit à changer fortement son métabolisme et sa courbe de croissance : pour atteindre le même poids de muscle, il aura besoin de deux fois moins d’aliments et de moins de temps. La méthionine n’est pourtant ni un agent dopant, ni un produit miracle : « C’est un acide aminé indispensable à la synthèsedes protéines dans l’organisme des animaux comme de l’homme, et qui se trouve naturellement en petites quantités dans différentes céréales et légumineuses. Mais atteindre la quantité nécessaire pour le bon métabolisme de l’animal induirait une sur-alimentation inutile, d’où l’importance d’une supplémentation bien&  dosée », explique Georges Frémy, expert thiochimie chez Arkema. Utilisée depuis près de 80 ans pour l’alimentation des volailles et autres élevages, la supplémentation en méthionine est donc, avant tout, un moyen pour les éleveurs d’optimiser les ressources nécessaires au développement de leurs animaux, tout en privilégiant les parties nobles (le muscle plutôt que le gras). Un levier d’efficacité plus que jamais vital aujourd’hui, alors que la population mondiale qui s’élève à 7,7 milliards pourrait atteindre 9,8 milliards en 2050 : « La demande en viande est en croissance rapide, particulièrement en Asie, induisant une forte tension sur l’usage des terres agricoles » analyse Georges Frémy :  la méthionine permet d’assurer cette source d’alimentation protéinée au plus juste des besoins des animaux, et donc de consacrer davantage de cultures à l’alimentation humaine. »

La L-méthionine produite par CheilJedang est à base d’un produit intermédiaire issu à 100 % de matières premières biosourcées telles que des sucres ou du glycérol provenant d’huiles végétales.

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Mieux produire la méthionine : un enjeu R&D

« Les procédés classiques industriels de synthèse chimique de la méthionine sont énergivores et basés sur des ressources pétrolières », souligne Georges Frémy. En outre, ils ne permettent de produire que de la DL-méthionine, qui comprend à parts égales l’acide aminé sous sa forme L et sous sa forme D. « Or seule la L-méthionine, la forme naturelle, est utile aux animaux, précise l’expert : leurs organismes peuvent métaboliser la forme D en L, mais des études montrent que cette transformation se fait au prix d’une perte d’efficacité de la supplémentation par rapport à la méthionine naturelle. » C’est dans ce contexte qu’Arkema et son partenaire coréen CheilJedang (CJ) ont développé une technologie de rupture : depuis 2015, CJ produit directement la L-méthionine, au moyen d’un procédé sans équivalent sur le site de Kerteh, en Malaisie.

Un procédé biosourcé et économe en énergie

Le site de Kerteh comporte classiquement une unité de méthyl mercaptan, composé soufré nécessaire dans toutes les synthèses de méthionine, et dont Arkema est le premier producteur mondial. Une autre unité opérée par CJ fabrique un composant intermédiaire biosourcé. « Une des innovations réside dans le procédé de fermentation, développé par CJ, qui permetla synthèse de ce produit intermédiaire issu à 100 % de matières premières biosourcées telles que des sucres ou du glycérol provenant d’huiles végétales», explique Georges Frémy. La dernière étape, qui consiste à faire réagir le mercaptan et l’intermédiaire biosourcé est une biocatalyse à température ambiante et en milieu aqueux. Le procédé global est donc plus simple (moins d’étapes) et beaucoup moins consommateur d’énergie que les procédés chimiques classiques qui mettent en jeu des réactions à des températures jusqu’à 40 fois plus élevées. Le résultat est une méthionine biosourcée, à faible empreinte énergétique, et directement sous la forme L, parfaitement assimilée par les animaux.

Arkema apporte une contribution majeure pour améliorer l'efficacité de la méthionine.

Doublement de capacité

Mis en service en 2015, le site de Kerteh s’est agrandi en 2019 : les deux partenaires y ont réalisé un nouvel investissement considérable pour accroître leur capacité de production. À la fois compétitif, très qualitatif et économe en ressources, le produit commercialisé par CJ répond parfaitement aux attentes des marchés (éleveurs ou distributeurs). À travers ce partenariat exemplaire, comme auprès des autres producteurs de méthionine qu’il fournit en méthyl mercaptan, Arkema apporte ainsi une contribution majeure pour améliorer l’efficacité de la méthionine, qui constitue un atout précieux face aux grands défis alimentaires des prochaines décennies.

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